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octobre au 5 novembre 2013
Traditionnellement, les habitants de Gili sont des pêcheurs; il se fait également un peu de culture sur les îles mais pas beaucoup car les îles reçoivent peu de pluie. Même en ce début de saison des pluies où l'on voit de gros nuages s'accumuler toute la journée autour des volcans de Bali et de Lombok et déverser des torrents d'eau en fin de journée, aux Gilis, le soleil est au beau fixe la plupart du temps et ce, pour notre plus grand bonheur !
Lombok,
c'est l'île voisine de Bali vers l'est. De dimension semblable à
Bali, elle présente toutefois un visage assez différent. Lombok est
beaucoup moins développée, touristiquement parlant, elle est plus
aride et sa population est musulmane. Longtemps restée à l'ombre de
Bali, elle commence toutefois à acquérir sa propre notoriété.
Tropicale, avec ses plages de sable blond, ses forêts luxuriantes,
ses rizières et ses champs de tabac, ses immenses baies aux eaux
turquoises, Lombok est dominée par le Gunung Rinjani, 3 726 m, le
deuxième plus haut volcan d'Indonésie.
Autre
atout majeur de Lombok, trois minuscules îles, les Gili, situées
au nord-ouest de l'île tout près de la côte : Gili Trawangan,
Gili Meno et Gili Air. Un bateau rapide depuis Sanur nous amène à
Gili Air en moins de deux heures. La mer est calme, nous sommes
chanceux, ce n'est pas toujours le cas, d'autres touristes nous ont
raconté des traversées plutôt rock'n roll !
Gili
Trawangan est réputée plus festive, haut de gamme et branchée. À
Gili Meno, c'est le calme absolu. Nous avons donc choisi Gili Air,
qui a conservé sa couleur locale tout en offrant des hébergements
confortables et de bons restos, de longues plages, de bons spots de
snorkeling et de la tranquillité.
Vue de notre bungalow à Gili Air |
Nous
avions réservé un petit bungalow près de la plage pour trois jours
à Gili Air, nous y
resterons finalement une semaine ! Difficile de quitter un petit
paradis, le temps y passe si vite... Petit déjeuner sur la plage les
pieds dans le sable, petite marche aux alentours (on fait le tour de
l'île en une heure), un peu de lecture, quelques heures de
snorkeling (on ne s'en lasse pas), coucher de soleil avec vue sur le
volcan de Bali, 5 à 7 en ville (!), souper tous les soirs sur la
plage avec du poissons grillé sur BBQ, thon, mahi-mahi, barracuda,
on a le choix et c'est absolument délicieux. Voilà notre semaine de
vacances à Gili Air !
Dans
les Gili, pas de voitures, pas de motos et pas de chiens. Quel
bonheur ! Le transport se fait à l'aide de petits chevaux attelés à
de toutes aussi petites carrioles décorées de ponpons et de
couleurs vives. De petites routes de ciment ou de terre sillonnent
les îles dont les pourtours sont occupés par les hébergements
touristiques et l'intérieur par les villages locaux. Gili Air est la
plus peuplée avec 1 500 habitants.
Transport à cheval sur les Gili. Ici, Gili Meno |
Traditionnellement, les habitants de Gili sont des pêcheurs; il se fait également un peu de culture sur les îles mais pas beaucoup car les îles reçoivent peu de pluie. Même en ce début de saison des pluies où l'on voit de gros nuages s'accumuler toute la journée autour des volcans de Bali et de Lombok et déverser des torrents d'eau en fin de journée, aux Gilis, le soleil est au beau fixe la plupart du temps et ce, pour notre plus grand bonheur !
Après
une semaine, nous décidons, un peu à regret, de quitter notre petit
paradis et de poursuivre notre route vers ce Lombok qui ne nous
apparaît pas trop accueillant avec sa couronne permanente de nuages.
Heureusement, nous n'en souffrirons pas trop, quelques averses en fin
d'après-midi mais sans plus.
Premier
arrêt, à l'ouest de l'île, Senggigi,
ville touristique grâce à ses plages. Nous dénichons un peu à
l'écart de la ville, un magnifique hébergement chez un couple
indonésien-suisse qui a construit un «home stay» de quatre
chambres dans leur jardin, adjacent à leur maison. Elle est
originaire de Sulawesi, elle a vécu 14 ans avec son mari en Suisse,
y a fondé une famille et tous sont déménagés ici il y a 2 ans
pour partir cette «business». Après moins d'un an de
fonctionnement, leur hébergement affiche déjà la note fabuleuse de
9,5 sur 10 dans Trip
Advisor,
c'est un succès total, ils sont pratiquement toujours complets et
pour cause... Accueil chaleureux, cuisine plus qu'excellente,
propreté éclatante, environnement calme, jardin luxuriant, piscine
rafraîchissante, ici aussi on serait tenté de passer une semaine à
se faire gâter. Si jamais vous passez par là, il faut vous y
arrêter, ce petit paradis s'appelle Pondgok Anggrek Putih. Nous
louons une moto et explorons la côte nord-ouest de l'île. Superbes
points de vue sur la mer, falaises, plages désertes et petits
villages de pêcheurs sont au menu de nos randonnées en moto.
Prahu de retour de la pêche. Des dizaines de bateaux sont alignés le long de la plage |
Nous
avons la chance d'assister dans la matinée au retour des pêcheurs
avec leurs prises après une nuit en mer. Seuls sur leurs prahu,
ces petits bateaux à voile et à balanciers, ils rentrent à la
voile sur la plage où ils viennent échouer leurs embarcations.
Sitôt la voile enroulée (en fait une bâche de plastique cousue en
triangle), 6 à 8 personnes viennent aider le nouvel arrivant à
hisser son bateau sur la plage. Pour les remercier, le pêcheur offre
à chacun quelques petits poissons. Puis la famille du pêcheur,
femmes et enfants, se met à la tâche de nettoyer et classer les
poissons pendant que celui-ci prend un petit déjeuner bien mérité
après toute une nuit passée en mer à pêcher.
Wanita cantik ! |
À
Lombok, les habitants nous apparaissent à prime abord un peu plus
timides, un peu moins souriants qu'à Bali. On ne peut s'empêcher de
penser que l'islam y est pour quelque chose mais ils acceptent quand
même facilement de se faire photographier; ils nous saluent et
poursuivent leurs activités comme si nous n'étions pas là. Le
charmeur Réal réussit à arracher un sourire particulièrement aux
femmes en les complimentant d'un wanita
cantik,
c'est-à-dire «jolie femme» en indonésien. Quant aux enfants, ils
sont comme tous les enfants du monde, ils adorent être devant la
caméra et ils ne réclament pas trop de bonbons, de stylos ou
d'argent...
L'indonésien
est une langue facile à apprendre. Pas de conjugaison, pas de genre,
ça se prononce comme ça se lit (pas trop de sons bizarres), nous
apprenons quelques nouveaux mots tous les jours et les gens nous
gratifient toujours d'un magnifique sourire lorsqu'on s'essaie à
converser un peu avec eux. Leur première question est toujours D'où
venez-vous ? Canada répond-on... Ah ! Leurs yeux restent parfois
interrogateurs, on se doute bien que certains n'ont pas la moindre
idée où se situe le Canada... On les comprend bien, c'est si loin.
D'ailleurs, on sait bien que si on demandait à bon nombre de
canadiens de pointer l'Indonésie sur une carte, le taux de succès
ne serait probablement pas très élevé...
Seconde
escale à Lombok, Kuta
et ses superbes plages. Contrairement à son homonyme, Kuta Bali, les
plages de Kuta Lombok sont encore presque vierges. Un seul hôtel
d'importance, le Novotel, y est installé mais ça ne devrait pas
tarder, d'autres devraient suivre bientôt. Pour le moment, on peut
se promener tranquillement sur les immenses plages de Kuta en forme
de croissant le long de baies turquoises et se sentir presque seul au
monde ! Des vagues de surf de renommée internationale déferlent au
large et attirent quelques australiens à la recherche de sensations
fortes.
Au village traditionnel sasak de Sade |
Kuta
sera notre base d'exploration du sud et de l'est de l'île. D'abord,
une journée consacrée à se balader dans la campagne environnante
et à visiter un village traditionnel, celui de Sade.
Ce village est un centre de culture sasak,
l'ethnie
indigène de Lombok qui représente 90% de la population :
on y a conservé plusieurs bale
tani,
ces maisons traditionnelles en bambou avec plancher fait de bouse de
vache et de buffle, ainsi que des lumbung,
des
greniers à riz. Les femmes y font encore du tissage sur un métier
rudimentaire et on nous raconte que les jeunes garçons «kidnappent»
les jeunes filles avant le mariage; ils reviennent quelques jours
plus tard pour demander officiellement la main de la jeune fille à
ses parents.
Pêcheur de Gerupak réparant son bateau |
Puis
au sud-est, on atteint Gerupak,
un petit village typique dont le millier d'habitants vit de la pêche,
de la récolte des algues et de l'exportation de la langouste.
La
palme des villages de pêcheurs revient toutefois à Tanjung
Luar
à 1,5 heure de moto à l'est de Kuta. Tanjung Luar, avec ses
nombreuses maisons sur pilotis, est l'un de plus importants ports de
pêche de Lombok. Son marché de poissons est qualifié par les
guides touristiques «d'un
des plus fascinants d'Indonésie».
Grâce aux courants venant du Pacifique, au nord, qui passent par le
détroit d'Alas, juste au large, les espèces de poissons de haute
mer y sont très abondantes. Absolument fascinant de s'y promener au
petit matin alors que les pêcheurs y débarquent leurs prises :
on y enjambe thons géants, raies aigles, raies mantas (triste à
voir), quantités de requins, notamment des requins marteaux, le tout
soigneusement alignés sans un bloc de glace et vidés sur un sol
poussiéreux. La chaire des poissons est vendue sur le marché local
mais les ailerons de requins et les ouïes des raies sont vendus à
fort prix à des exportateurs de Hong-Kong pour le marché chinois.
Pas surprenant d'entendre dire que les pêcheurs doivent dorénavant
aller pêcher les raies et les requins de plus en plus loin; ici,
comme partout, on épuise malheureusement la ressource...
Fascinant marché de poissons à Tanjung Luar |
Voilà, cela termine notre séjour à Lombok. On ne peut pas dire que
nous avons été aussi charmés par Lombok que par Bali. C'est
dommage qu'on ait toujours le réflexe de comparer Bali et Lombok
mais c'est inévitable, ce sont deux îles voisines. Nous gardons
quand même un excellent souvenir de Lombok grâce aux îles Gili, à
l'accueil et à la cuisine de Nining à Pondok Anggrek Putih, aux
plages désertes de Kuta et au fascinant marché de poissons de
Tanjung Luar. Juste pour ça, Lombok mérite qu'on s'y arrête.