6 au 26 novembre 2013
Les dragons du Komodo ou «varans» en français sont en fait des lézards de grande taille qui se distinguent des autres lézards par leur long cou, leur crâne triangulaire et leur langue bifide (qui se sépare en deux comme celle d'un serpent). Ils peuvent mesurer jusqu'à 3 mètres de longueur, peser jusqu'à 100 kg et vivre jusqu'à 50 ans pour les mâles et 90 ans pour les femelles. Leur taille a atteint ce gigantisme sur ces îles car ils n'y ont aucun autre prédateur à part eux-mêmes. Les dragons sont en effet cannibales; ainsi, les bébés dragons ont avantage à grimper rapidement dans un arbre tout de suite après leur éclosion car ils risquent d'être dévorés, même par leurs parents. Ils s'y mettront à l'abri pendant 3 ans se nourrissant d'insectes et de petits animaux, tant qu'ils n'auront pas acquis une taille suffisante pour se défendre. La femelle pond entre 15 et 30 œufs qu'elle couvera pendant 3 mois puis les laissera incuber dans la terre pendant 6 mois. Les scientifiques ne connaissent pas le nombre de bébés dragons qui naissent chaque année; ils estiment toutefois que seulement quelques œufs par portée ne seront pas dévorés par les dragons avant d'éclore ou juste après...
Arrivés à Bajawa, nous louons une moto et nous partons sillonner les flancs du volcan Inierie (2 245 m) qui abrite des villages traditionnels de l'ethnie des Ngada, l'une des cinq ethnies de Flores. Bena est sûrement le village ngada le mieux conservé. Les gens sont fiers d'y vivre encore selon la tradition de leurs ancêtres. Les maisons de bambous coiffées d'un toit de chaume pointu sont construites autour d'une place centrale utilisées pour les fêtes, les cérémonies et les sacrifices. Des poteaux encore tachés de sang rappellent les derniers buffles sacrifiés ici et des pierres pointues, les lieux de sépulture des ancêtres. Les huttes décorées de cornes et de mâchoires de buffles signalent la prospérité de leurs occupants. Les ngada sont une société matriarcale, les maisons sont donc transmises de mère en fille. Les femmes s'occupent au tissage et offre aux touristes de passage leur artisanat. Basse saison oblige, nous sommes les seuls touristes dans le village ce qui le rend encore plus authentique. Notre collection de sarongs étant déjà assez bien garnie, nous optons pour acheter un sac de délicieuses noix de macadam. En effet, Flores est littéralement couverte de macadamiers, ces grands et magnifiques arbres aux fleurs blanches, ressemblant à des poissentias blancs.
Dans
la campagne, les jeunes et moins jeunes nous saluent toujours d'un
vibrant «Hello
Mister»
! Ils apprennent un peu l'anglais à l'école et, avec nos quelques
mots d'indonésien, nous réussissons à échanger un peu. Sitôt que
Lucie dit son prénom, ils font un large sourire et demandent si nous
sommes catholiques. Notre réponse positive les réjouit. Quant au
prénom Réal, c'est un peu plus compliqué, ils entendent Andrea...
non, non leur dit-on, Réal, comme Real Madrid, la fameuse équipe de
soccer espagnole (le Royal de Madrid) que tout le monde connaît ici.
Ils éclatent de rire et si nous repassons dans le coin, on est sûr
d'entendre un «Hello
Real Madrid»
!
Autre fait à souligner c'est que, malgré l'extrême pauvreté et simplicité des cases en bambou qu'on rencontre dans les villages, le terrain est souvent délimité par une petite haie et des pots de fleurs décorent la résidence. Bien sûr, on peut déplorer les déchets qui jonchent le sol le long des routes mais on remarque quand même un effort pour égayer sa propriété.
Même si les coraux ne sont plus aussi colorés qu'ils
l'étaient à la suite de l'épisode 2002 d'El Nino qui les a
considérablement blanchis, on peut y observer une grande diversité
de poissons; nous avons eu la chance de voir pour la première fois
les immenses poissons perroquets bisons ou «bump heads»en anglais. Ils peuvent atteindre 1,30 mètre de long et peser jusqu'à 46 kg, ça valait
le déplacement ! Et tout cela, sans compter l'excellent poisson
grillé sur BBQ d'écorces de noix de coco préparé par notre
capitaine sur la plage... Que du bonheur !
Troisième arrêt sur Flores, de retour en montagne au centre de l'île, Moni. Nous devions aller y voir les trois lacs de cratère du volcan Kelimutu qui se parent de couleur allant du bleu, au rouge et même au noir mais malheureusement, les nuages restent accrochés aux montagnes pendant les deux journées que nous serons à Moni; la saison des pluies nous rattrape en montagne, nous quitterons donc Moni sans avoir vu le Kelimutu, ce sera pour une prochaine fois.
Quatrième et dernier arrêt, Maumere sur la côte nord, la plus grande ville de l'île avec 53 000 habitants. Un peu à l'extérieur de la ville, nous dénichons un joli petit complexe hôtelier avec des bungalows confortables sur le bord de la plage de sable noir et, en prime, avec une belle grande piscine avec vue sur son magnifique jardin et la mer turquoise de Flores. Seul un autre bungalow est occupé par des touristes indonésiens qu'on ne voit pas de la journée, tout le site nous appartient ! Quoi de mieux pour passer les trois derniers jours qui nous restent à Flores avant de retourner à Bali pour nous envoler ensuite sur le Sri Lanka. Nous en profitons pour lire, mettre à jour le blog, faire le ménage des photos et vidéos, nous baigner, ce n'est pas le travail qui manque !
KOMODO
Le temps file trop vite, il ne reste que 3 semaines à notre visa de
2 mois en Indonésie. Nous décidons donc de ne pas nous arrêter sur
Sumbawa, l'île voisine à l'est de Lombok et de plutôt voler vers
sa voisine toujours plus à l'est, Flores qui a fort bonne réputation
parmi les routards.
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Port de Labuanbajo, Flores |
Nous atterrissons donc à Labuanbajo, tout à l'ouest de Flores, une
petite ville bien équipée pour recevoir les voyageurs. Restos
italiens, cafés internet, petits hôtels, centres de plongée,
agences de voyages y sont nombreuses, pourquoi ? Parce que Labuanbajo
est le point de départ des fameuses excursions aux îles Rinca et
Komodo qui sont toutes proches et qui abritent les fameux «dragons
du Komodo», les plus grands lézards au monde.
Un parc national y a été créé pour protéger les dragons, parc
qui a d'ailleurs été classé 6e sur la liste des «Sept nouvelles
merveilles du monde» nous dit-on, à la suite d'un vote sur
internet. Évidemment ce classement peut être discutable mais c'est
vrai que les dragons du Komodo sont à ne pas manquer. Une excursion
de deux jours et une nuit en petit bateau nous permettra d'observer
les dragons sur deux îles, Rinca et Komodo et aussi de faire du beau
snorkeling autour des îles (heureusement, les dragons ne
s'aventurent pas dans l'eau). Parlons donc un peu de ces fameux
dragons...
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Varan ou Dragon du Komodo... pas très sympa... |
Les dragons du Komodo ou «varans» en français sont en fait des lézards de grande taille qui se distinguent des autres lézards par leur long cou, leur crâne triangulaire et leur langue bifide (qui se sépare en deux comme celle d'un serpent). Ils peuvent mesurer jusqu'à 3 mètres de longueur, peser jusqu'à 100 kg et vivre jusqu'à 50 ans pour les mâles et 90 ans pour les femelles. Leur taille a atteint ce gigantisme sur ces îles car ils n'y ont aucun autre prédateur à part eux-mêmes. Les dragons sont en effet cannibales; ainsi, les bébés dragons ont avantage à grimper rapidement dans un arbre tout de suite après leur éclosion car ils risquent d'être dévorés, même par leurs parents. Ils s'y mettront à l'abri pendant 3 ans se nourrissant d'insectes et de petits animaux, tant qu'ils n'auront pas acquis une taille suffisante pour se défendre. La femelle pond entre 15 et 30 œufs qu'elle couvera pendant 3 mois puis les laissera incuber dans la terre pendant 6 mois. Les scientifiques ne connaissent pas le nombre de bébés dragons qui naissent chaque année; ils estiment toutefois que seulement quelques œufs par portée ne seront pas dévorés par les dragons avant d'éclore ou juste après...
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Fascinantes, ces petites bêtes ! |
En randonnée avec les guides du parc, nous avons la chance
d'observer et d'approcher dans leur milieu naturel quelques uns des 2
350 dragons qui peuplent Komodo et Rinca. Les dragons sont le plus
souvent immobiles, couchés à l'ombre près d'un point d'eau en
attendant leur proie qui peut atteindre la taille d'un buffle ou d'un
cerf. Très rapides sur de courtes distantes (15 à 20 km/hre), ils
attaquent l'animal en le mordant et laissant dans la plaie la
soixantaine de bactéries que contient leur salive dont trois sont
mortelles. Il faudra une semaine à un cerf ainsi attaqué avant de
mourir et 4 à 5 semaines pour un buffle. Les dragons pouvant sentir
le sang à 5 km à la ronde, ils n'ont qu'à suivre la piste de leur
proie jusqu'à ce que celle-ci ne meure... Une proie plus petite,
telle une chèvre, est avalée toute entière. Les guides nous
montrent des traces d'excréments des dragons qui sont de 3
couleurs : de petites boulettes blanches pour les os, noires
pour le poil et brun pour le reste...
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Un guide du parc protège Lucie avec sa fourche ! Très rassurant ! |
Les guides du parc sont «armés» d'un bâton en bois de 1,5 m de
long qui se termine par un V à l'extrémité. L'efficacité de cette
fourche nous paraît bien douteuse pour parer l'attaque d'un dragon
mais ils affirment que les dragons la connaissent bien et la
respectent. À preuve, seulement deux morts au cours des 30 dernières
années sur les îles : un touriste suisse qui s'était éloigné
du groupe et dont on n'a retrouvé que le chapeau et l'appareil photo
et un local... très rassurant...
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Village de Komodo... si vous voulez avoir un dragon comme voisin ! |
Les îles de Rinca et de Komodo abritent des villageois,
surtout des pêcheurs, habitués de cohabiter avec des voisins aussi
peu amicaux. Même s'ils déplorent souvent la perte d'une chèvre,
sachant que les dragons sont trop corpulents pour grimper à plus de
100 m d'altitude, cela laisse donc à l'homme un vaste territoire à
cultiver en toute sécurité. De plus, un antidote existe en cas de
morsure mais la personne doit être transportée à un hôpital de
Bali pour être soignée.
Cette petite virée chez les dragons nous a permis en
outre de faire quelques splendides plongées en snorkeling. En effet,
les fonds marins sont particulièrement riches en plancton et en
corail dans la région grâce au fort courant qui se forme entre les
îles. C'est notamment le lieu de rendez-vous de baleines, de
requins, de tortues et de raies mantas. Nous avons été
particulièrement chanceux de pouvoir observer 7 raies mantas
tourbillonnant avec grâce et élégance tout près de nous, tel un
ballet aquatique. Quel spectacle ! Inoubliable !
FLORES
Après
Komodo, nous sommes prêts pour partir à la découverte de Flores,
cette île baptisée «fleur» par les portugais lorsqu'ils l'ont
colonisée au 16e siècle, tellement ils ont été impressionnés par
sa luxuriance. Pour notre plus grand plaisir, Flores est catholique à
85%... finis donc les réveils à 5hre AM par le muezzin et tout le
reste... Flores compte 1,8 millions d'habitants et elle s'étire sur
670 km.
Premier
arrêt, Bajawa,
un trajet de 10 heures depuis Labuanbajo, pas vraiment reposant mais
qui en vaut la peine ! La route n'est pas si mauvaise, c'est juste
qu'elle est toute en courbes, léchant les montagnes, les gravissant
et les dévalant ! Impossible de rouler vite ici, 50 km/hre c'est
déjà très vite et ça ne dure que quelques secondes, la prochaine
courbe en épingle, une moto, une chèvre, un chien, des hordes
d'écoliers occupent aussi la route. C'est une succession de crêtes,
de ravins, de minuscules villages, de maisons ou plutôt «cases»
avec murs en bambou et toits de chaume. Les plus riches ont des murs
en ciment et un plancher mais ce ne sont pas la majorité.
Heureusement, la nature est généreuse ici : bananiers,
papayers, cocotiers, rizières, moult fruits et légumes poussent
facilement dans cette forêt tropicale humide. Quelques vaches,
poules et chèvres complètent le décor.
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Bena, un village traditionnel Ngada près de Bajawa |
Arrivés à Bajawa, nous louons une moto et nous partons sillonner les flancs du volcan Inierie (2 245 m) qui abrite des villages traditionnels de l'ethnie des Ngada, l'une des cinq ethnies de Flores. Bena est sûrement le village ngada le mieux conservé. Les gens sont fiers d'y vivre encore selon la tradition de leurs ancêtres. Les maisons de bambous coiffées d'un toit de chaume pointu sont construites autour d'une place centrale utilisées pour les fêtes, les cérémonies et les sacrifices. Des poteaux encore tachés de sang rappellent les derniers buffles sacrifiés ici et des pierres pointues, les lieux de sépulture des ancêtres. Les huttes décorées de cornes et de mâchoires de buffles signalent la prospérité de leurs occupants. Les ngada sont une société matriarcale, les maisons sont donc transmises de mère en fille. Les femmes s'occupent au tissage et offre aux touristes de passage leur artisanat. Basse saison oblige, nous sommes les seuls touristes dans le village ce qui le rend encore plus authentique. Notre collection de sarongs étant déjà assez bien garnie, nous optons pour acheter un sac de délicieuses noix de macadam. En effet, Flores est littéralement couverte de macadamiers, ces grands et magnifiques arbres aux fleurs blanches, ressemblant à des poissentias blancs.
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Hello Mister ! |
Fait à remarquer, sur Flores, jusqu'à récemment
encore, on enterrait les morts sur son propre terrain. Ainsi, il
n'est pas rare de voir, près de la maison, deux formes de tombes
recouvertes de carreaux de céramiques et souvent décorées d'une
image pieuse. Le plus souvent, ce cimetière familial est protégé
par un toit en chaume.
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Margaretha nous a accueilli chez elle. Remarquez les fleurs autour de la maison de bambou |
Autre fait à souligner c'est que, malgré l'extrême pauvreté et simplicité des cases en bambou qu'on rencontre dans les villages, le terrain est souvent délimité par une petite haie et des pots de fleurs décorent la résidence. Bien sûr, on peut déplorer les déchets qui jonchent le sol le long des routes mais on remarque quand même un effort pour égayer sa propriété.
Second
arrêt sur Flores, Riung,
au nord de Bajawa, sur la côte de la mer de Flores. Un trajet de bus
local qui devait prendre 3 heures en prendra finalement 6. On
sillonne d'abord la ville de Bajawa pour aller chercher des clients
et leur cargaison (riz, cochons, poulets etc) pendant 2 heures puis,
seulement lorsque le bus est plein à craquer, on part pour Riung. On
nous avait avertis que la route était horrible, on vous le confirme
! Cette fois-ci, on ne se fait pas prendre... nous payons un siège
supplémentaire dans le bus pour nos bagages car il pleut toujours en
après-midi et même si on nous assure qu'on mettra une toile par
dessus les bagages entassés sur le toit, celle-ci est tellement
trouée que notre linge sera complètement trempé... rien ne vaut
l'expérience... Arrivés à Riung, même manège, le bus va
reconduire chacun directement chez lui, excellent service me
direz-vous, oui mais, c'est long. Heureusement, nous avions déjà
prévu de loger chez Tam, à Nirwana Guest House, une adresse
recommandée par les voyageurs. De petits bungalows en bambou et toit
de chaume au milieu d'un jardin tropical tranquille à souhait.
À
part la farniente, Riung est réputé pour la plongée dans le Parc
marin des 17 îles.
Tam nous organise deux très belles journées de snorkeling dans le
parc. Nous avons partagé notre première excursion avec deux jeunes
français rencontrés dans le bus puis, deux jours plus tard, nous y
sommes retournés, seuls cette fois-ci avec notre guide, capitaine et
cuisiner.
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Poissons perroquets bisons, jusqu'à 1,3 m de long ! |
Seule
ombre au tableau, on entend quelques «boum»
alors que nous sommes dans l'eau et notre capitaine nous confirme
avec un large sourire qu'il s'agit de pêche aux explosifs et que ça
fonctionne très bien... et dire que nous sommes dans un parc
marin... l'humanité a encore du chemin à faire...
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C'est qu'elles s'amusent bien ces deux-là ! Et dire qu'il y a quelques minutes à peine, elles ne se connaissaient même pas ! |
Une petite virée en moto dans le coin nous a permis
aussi de faire d'agréables rencontres. Des gens simples, chaleureux
et accueillants qui n'hésitent pas à vous inviter à entrer chez
eux et vous offrir un breuvage ou à manger. Ils sont fiers qu'on
leur dise que c'est beau chez eux, ils sont fiers de nous présenter
leur famille et de nous faire visiter leur maison, si modeste
soit-elle. De belles leçons de vie !
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Deux des trois lacs de cratère du Kelimutu |
Troisième arrêt sur Flores, de retour en montagne au centre de l'île, Moni. Nous devions aller y voir les trois lacs de cratère du volcan Kelimutu qui se parent de couleur allant du bleu, au rouge et même au noir mais malheureusement, les nuages restent accrochés aux montagnes pendant les deux journées que nous serons à Moni; la saison des pluies nous rattrape en montagne, nous quitterons donc Moni sans avoir vu le Kelimutu, ce sera pour une prochaine fois.
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Seuls au monde à Wailiti Beach Hotel, Maumere |
Quatrième et dernier arrêt, Maumere sur la côte nord, la plus grande ville de l'île avec 53 000 habitants. Un peu à l'extérieur de la ville, nous dénichons un joli petit complexe hôtelier avec des bungalows confortables sur le bord de la plage de sable noir et, en prime, avec une belle grande piscine avec vue sur son magnifique jardin et la mer turquoise de Flores. Seul un autre bungalow est occupé par des touristes indonésiens qu'on ne voit pas de la journée, tout le site nous appartient ! Quoi de mieux pour passer les trois derniers jours qui nous restent à Flores avant de retourner à Bali pour nous envoler ensuite sur le Sri Lanka. Nous en profitons pour lire, mettre à jour le blog, faire le ménage des photos et vidéos, nous baigner, ce n'est pas le travail qui manque !
Selamat tingall Flores, merci pour ton accueil
chaleureux, nous en garderons un excellent souvenir !